Lynn Margulis et Dorion Sagan, 1982
Ce livre de vulgarisation scientifique raconte l’histoire de la vie sous un angle différent de celle que l’on entend d’habitude : la vie a commencé sur terre de façon très simple, a évolué, jusqu’à produire au produit infiniment plus abouti et le plus intelligent : l’homme, à qui il revient naturellement de diriger tout le monde et de profiter de ses atouts pour exploiter la biosphère sans limite et pour son propre compte. Ici, Lynn Margulis part du principe que le monde bactériel s’est développé y compris dans les formes de vies plus complexe comme le passage de procaryote a eucaryote, ou l’apparition des mammifères. Pour elle, c’est toujours le monde bactériel (procaryote) qui se développe, inventant seulement des formes de symbiose plus complexe a chaque fois. Ce monde « vit en nous comme nous vivons en lui », et tout intelligents que nous sommes, nous ne sommes pas les maitres du monde mais plutôt des formes abouties de symbiose, des messagers du monde bactériel. Même dans la conquête de l’espace, nous ne sommes que des porteurs d’une parole bactérienne qui nous dépasse.
Au-delà de ce que l’on apprend sur l’évolution de la vie, le message c’est que l’homme n’a rien de si extraordinaire, et que s’il disparait le monde symbiotique lui survivra et continuera sa diversification et sa complexification. Cela remet en question les droits que nous nous accordons de privilégier le bien être humain sur le bien être planétaire. D’autant plus si l’on considère que la théorie de Gaia développée par James Lovelock est valide.
En plus d’être instructif et passionnant, ce livre se lit comme une épopée lyrique. Je recommande.